On entend beaucoup parler ces temps-ci de protection de l’environnement et d’écologie. On nous met du développement durable à toutes les sauces, même pour vendre des automobiles.
C’est dire l’ampleur et parfois l’absurdité de ce phénomène.
Le problème c’est que les informations qui nous parviennent sont souvent biaisées par les opinions et les intérêts personnels.
Pour l’agriculture, c’est le même problème, et on a souvent du mal à s’y retrouver…
Nous allons donc tenter d’y voir plus clair, aujourd’hui en parlant de la biodynamie.
La biodynamie (ou agriculture biodynamique) a été crée en 1924 par Rudolf Steiner (un penseur autrichien, disciple de Goethe). La demande d’agriculteurs, qui rencontraient à l’époque de nouvelles difficultés dans la production agricole, avait alors conduit Rudolf Steiner à présenter l’agriculture selon une approche globale tenant compte de tous les éléments, de la terre aux astres.
Mais tenter de définir la biodynamie n’est pas aisé.
On dira donc pour faire simple que c’est un mode de conduite agricole qui tient compte de l’environnement.
Et après, pensez-vous que le « farmer » américain ultra-mécanisé, qui cultive des centaines d’hectares de céréales dans les grandes plaines du centre des USA – pour reprendre un bon lieu commun de notre inconscient collectif – ne tient pas compte de son environnement.
Evidemment que si! Son organisation agricole (sa ferme), ne suffira pas à assurer l’avenir de notre paysan étasunien, si elle n’est pas pérenne.
N’importe quelle agriculture – voire activité – passe donc forcément par une attention marquée à l’équilibre nécessaire à la survie du système.
La biodynamie part du même constat. La différence est que l’angle d’attaque du problème est différent. On peut parler de philosophie pour la biodynamie, bien que parfois cela aille un peu plus loin… Mais ne nous égarons pas.
Pour préciser, le « biodynamicien » part du constat que l’intervention de l’homme dans le système écologique va conduire à un déséquilibre des différents éléments de ce système. L’objectif sera alors de tenter de rétablir l’équilibre en favorisant les éléments naturels déstabilisés (minéral, règne végétal et règne animal). Ici on regarde la ferme comme un ensemble où chaque élément a un rôle à jouer dans l’expression des autres éléments. Par exemple les microorganismes du sol qui dégraderont la matière organique en éléments minéraux assimilables par les plantes, les plantes qui à leur tour produiront des fruits permettant de nourrir les petits animaux, etc… C’est le principe d’une chaîne alimentaire qu’on cherche donc à favoriser: le sol, les végétaux, les microorganismes, les insectes, les animaux et l’homme. Chacun permettant à l’autre de s’exprimer, sans qu’aucun ne freine l’autre dans son développement. De la symbiose en quelque sorte…
Selon ce point de vue, l’agriculture, et la viticulture en particulier, produisent un fort déséquilibre: l’homme a implanté une culture, souvent unique. Les interventions humaines ne laissent pas la place au développement des autres organismes, qui sont considérés la plupart du temps comme nuisibles car ils sont un frein à la productivité de l’exploitation. D’où le désherbage, la lutte chimique contre les ravageurs…
En biodynamie, pour rétablir l’équilibre, on favorisera alors les éléments en trop faible nombre (les autres espèces végétales, les insectes…). Et si on arrive à recréer un équilibre, le système sera, en théorie, semblable à un écosystème naturel: autorégulation, auto-entretien…
La biodynamie est donc un mode de conduite agricole, naturel, prenant en compte l’environnement selon l’angle d’une certaine philosophie qui conduit l’agriculteur à rechercher l’obtention d’un équilibre.
Et en pratique, c’est quoi?
Enherbement ou labour (absence de désherbage chimique) sont les techniques d’entretien des sols. L’utilisation de compost et de fumier naturels est préconisée. La lutte contre les maladies et ravageurs sera effectuée avec des produits non-issus de synthèse chimique…
Pour tous ces points, l’agriculture biodynamique rejoint l’agriculture biologique.
Mais il existe plusieurs différences entre l’agriculture biologique et la biodynamie.
Tout d’abord, la biodynamie prend en compte les cycles de la lune, des planètes, du soleil et des étoiles. Ces cycles vont avoir une importance primordiale pour le positionnement des interventions et des travaux.
En plus, l’agriculteur, qui est au centre du système-ferme, doit intervenir pour rétablir les déséquilibres. L’utilisation de « préparations » est donc prescrite. Ces préparations à bases de silice, de bouse enterrée pendant un hiver dans une corne de vache, de plantes spécifiques sont utilisées à des doses parfois infinitésimales.
C’est pour ces raisons que la biodynamie est très controversée: la science n’explique pas toujours les pratiques qui seraient basées sur l’empirisme et les propositions de Rudolf Steiner.
Comment trouver du vin issu de l’agriculture biodynamique?
Pour savoir si un vin est « biodynamique », vous avez plusieurs solutions.
Tout d’abord il existe des labels certifiant que les vignes sont cultivées selon des cahiers des charges spécifiques à la biodynamie. En France ces labels sont Demeter et Biodyn.
Mais de plus en plus de viticulteurs refusent de se labéliser et/ou d’afficher sur leurs bouteilles qu’ils pratiquent ce mode de conduite (souvent parce qu’ils sont contre le marketing qui se développe, parfois à tort, autour de la protection de l’environnement). Dans ce cas il vous faudra connaître le viticulteur qui vous renseignera. Et une autre alternative consistera à se faire conseiller par un professionnel.
Pour mieux comprendre un vignoble intégré profitez de « Balades dans les Vignes » dans le cadre de « Paroles de Terroir » au Domaine de Sigaliere le 31 Mai .
Inscriptions 04 66 80 32 00
Pays touristique de la vallée du Vidourle
A propos de cette journée « Balade dans les Vignes » vous pouvez aller voir le blog de Sophie Ménart et son article « Paroles de terroir » au Domaine de Sigalière
Pour poursuivre le débat sur l’agriculture et l’environnement regardez cette vidéo où Claude Bourgignon, un agronome très controversé, consultant pour les plus grands vignobles du monde, spécialiste du terroir, présente sa vision de l’agriculture actuelle:
Alerte à Babylone, le film de Jean Druon
Bonjour,
Je recherche des méthodes de désherbage bio dans une plantation de crocus sativus (safran)
Quel(s) conseil(s) pouvez-vous me donner ?
Quelle(s) bonne(s) lecture(s) pourriez-vous me conseiller ?
Cordialement
Y. Rolland
Bonjour monsieur Rolland,
Dans le cas d’une production biologique de safran, il est strictement interdit de désherber chimiquement. La méthode qui ressort le plus souvent est le désherbage manuel ou mécanique à la houe.
Ensuite tout dépend de la taille de votre culture. Un désherbage par étouffement ou thermique si elle est justifiée.
Concernant les bones lectures sur le safran, voici un lien où vous trouverez tout ce dont vous avez besoin: http://www.iris-bulbeuses.org/livres/safran.htm
Cordialement
Romain BOURNAUD
Bonjour Monsieur Rolland,
Dans le cas d’une production biologique de safran, il est strictement interdit de désherber chimiquement. La méthode qui ressort le plus souvent est le désherbage manuel ou mécanique à la houe.
Ensuite tout dépend de la taille de votre culture. Un désherbage par étouffement ou thermique est envisageable si il est économiquement justifié.
Concernant les bonnes lectures sur le safran, voici un lien où vous trouverez tout ce dont vous avez besoin:
http://www.iris-bulbeuses.org/livres/safran.htm