Visite de l’Oustal Blanc à La Livinière

Travailler dans le vin ce n’est pas seulement aller tailler les vignes « par eau, par vent et par tempeste » , enfoncer des piquets de deux mètres à la masse (quand on mesure 1 mètre 75!), conduire un tracteur bruyant en plein « canillard » pendant que d’autres sont à la plage, faire des journées de douze heures alors que l’orage menace et que les grains sont sur pieds…
Bien sûr, tout ça fait partie de la singularité de ce métier, de la dure réalité, de tout ce à quoi on n’associe PAS au vin quand on y pense…
Mais travailler dans le vin c’est avant tout une passion et les épreuves sus-citées prennent toute leur valeur lorsqu’on a la chance, de temps en temps, de goûter à un de ces fabuleux nectar, accompagné par le chef d’orchestre-créateur des fameuses cuvées…
C’est ce qui m’arriva récemment chez Claude et Isabelle Fonquerle, au domaine de l’Oustal Blanc, dans le petit village de La Livinière (34).

Venir à l’Oustal Blanc fût, pour moi, assez difficile. Non pas que l’endroit soit spécialement isolé mais plutôt que le destin avait en tête de me faire entendre la valeur de ce qui m’attendait. Après deux tentatives ratées, je m’armais des toutes nouvelles technologies en matière de Système d’Information Géographique et de transport (soit un modeste GPS et une voiture tchèque dont nous tairons la marque).
En fait, ce fût une chance pour moi que le « fatum » ait mis des embûches sur mon chemin. Car au lieu de l’interview initialement prévue, j’allais avoir droit à une dégustation complète des vins en cours d’élevage.
Claude et Isabelle Fonquerle, en famille, avec leurs amis, et moi, un peu perdu au milieu de tout ce monde (bon, c’est vrai, j’en rajoute un peu pour renforcer le côté lyrique de ma narration).

Nous avons donc goûté, dans le chai à barriques, chaque cuvée, cépage par cépage, accompagnée des commentaires de Claude, ainsi que de pain frais, de fromage et d’un délicieux saucisson aveyronnais « fait maison »…
Parler de cette dégustation en détail serait bien trop long. Je devrais m’étendre et me répandre et j’imagine que vous n’avez pas que ça à faire …
Je dirai simplement pour résumer que j’ai été surpris par un ensemble puissant et équilibré, frais et gras, fruité et minéral. En un mot: de très grands vins.
Ce que j’ai préféré (mais cela n’engage que moi): la « cuvée K » (100% Carignan), « Giocoso » (AOC Minervois) et « Prima Donna » (AOC Minervois – La Livinière). Ce dernier (en millésime 2007) a d’ailleurs été noté dans le numéro de juin 2008 de la Revue des Vins de France entre 18 et 20 sur 20, soit le vin du Languedoc le mieux noté.

Mais parlons un peu du domaine.
Celui-ci fait une douzaine d’hectares. L’essentiel est sur les terroirs de Minervois et Minervois-La Livinière, le reste sur les terroirs de St Chinian. Une partie des vins est commercialisée en appellation Vin de Table pour cause de non-conformité avec les décrets des AOC concernées (notamment au niveau des assemblages) mais qu’importe.
Les vignes sont cultivées en bio. Les vendanges sont manuelles, le transport se fait en caissettes… Toutes les opérations sont très respectueuses de la matière première.

Et le « chef d’orchestre » alors ?
Claude est un bon vivant (si je peux me permettre), grand amateur de rugby et des plaisirs de la vie (comme un repas entre amis autour d’une bonne bouteille de vin). Son savoir faire il l’a acquis dans les régions viticoles les plus réputées (Chateauneuf-du-Pape et Côtes du Ventoux) puis il est revenu « al paìs », près de sa famille et de ses amis. Bien entendu, comme tout artiste il a sa muse: son épouse Isabelle. Et je gage qu’elle a son influence sur les décisions de Claude.

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