Si vous pensez qu’il n’est plus de saison de déguster des vins rosés ce billet s’adresse particulièrement à vous.
En écho à mon précédent article sur les clichés associés aux vins du Sud et pour combattre un autre lieu commun qui dit qu’un rosé ne convient que pour les repas au soleil, je vous propose une dégustation originale d’un fameux domaine Languedocien.
Un vin que vous pourrez apprécier à votre guise, soit en été accompagné du chant des cigales, mais tout autant durant les mois plus frais, au coin de votre cheminée, accompagné cette fois-ci d’un repas adapté à la saison.
Ceci-dit, si vous n’avez dans votre entourage ni cigale, ni cheminée, vous apprécierez tout autant ce vin qu’il apportera chez vous un peu de la chaleur méridionale, vous aidant à supporter le froid et le manque de lumière de ces mornes journées d’hiver.
Alors que j’écris ces mots, un doux soleil montpelliérain me caresse le dos, il est 16h, la fenêtre est ouverte et j’entends presque les cigales.
Mais revenons à nos moutons.
Le Mas Jullien fait donc partie des domaines emblématiques du renouveau des vins du Languedoc. On pourrait en citer 100 autres mais j’ai choisi de vous faire déguster celui-ci.
Plusieurs raison à cela. Je ne les donnerai pas toutes mais je vous énoncerai la principale: je suis né à quelques kilomètres de là, de l’autre côté de la montagne et lorsque j’étais enfant, alors que nous allions à Montpellier ou à la mer, nous passions au milieu de ce pays où les oliviers, la vigne ou les cailloux sont les seules cultures agricoles possibles. Ces endroits résonnent aujourd’hui dans ma tête comme autant de noms évocateurs: Aniane, Montpeyroux, Saint-Guilhem-le-Désert …
Nous sommes donc au Nord-Ouest de l’Hérault, sur les derniers contreforts des Cévennes – aussi appelés Terrasses du Larzac – et plus précisément à Jonquières, village où le Mas Jullien est installé.
Le Mas Jullien doit sont nom à son propriétaire : Olivier Jullien. Il est à la tête de son domaine depuis 1985 et produit, à partir d’une quinzaine d’hectares, des vins merveilleux et longuement commentés.
Pour reprendre les mots d’Olivier Jullien lui-même: « On n’est pas obligé d’en parler, on peut juste se contenter de le boire ».
N’en déplaise à Monsieur Jullien, nous allons nous permettre d’en parler un petit peu.
Mas Jullien Rosé 2007 – AOC Coteaux du Languedoc
Dégustation effectuée le samedi 22 novembre par 4 dégustateurs (amateurs et professionnels).
Ce vin possède une limpidité et une brillance magnifique. La couleur est intense, d’une teinte rose framboise aux reflets dorés.
Le nez ne tarde pas à s’ouvrir sur les petits fruits rouges (cerise, fraise, framboise…) avec des notes de violette très marquées. Des pointes fumées, poivrées et moussues en arrière plan vont apporter toute la complexité espérée.
La bouche est marquée par une attaque ronde et grasse, très volumineuse – et le phénomène se poursuit assez longuement – pour être enfin relevé par une légère pointe d’acidité. Un très léger perlant viendra également participer à l’équilibre attendu.
L’alcool est bien présent sans pour autant trop marquer l’ensemble, malgré un 13,5% vol. sur l’étiquette.
Les arômes de bouche restent dans la même famille de fruits que ceux perçus au nez avec une longueur assez remarquable qui confirme la classe de ce vin.
Le tout est un très bel ensemble.
Avec son côté ample et volumineux ce Mas Jullien Rosé se placera aisément en tête des « rosés de gastronomie ». La complexité et la netteté aromatique confirment ce positionnement.
« Rosé de gastronomie » donc, qui s’accordera à merveille avec viandes blanches en sauces (comme par exemple un mignon de porc accompagné de purée de céleri et sa compotée d’airelles) ou avec des poissons (tels qu’un filet de flétan cuit en papillote avec sa crème citronné à l’aneth). Si vous êtes aventureux, testez l’originalité de l’accompagner d’une fondue aux 3 fromages.
Si cet article a réussi à vous convaincre de découvrir ce vin, il ne vous reste plus qu’à venir visiter notre boutique pour déguster ce nectar.
Moi, j’ai respecté à la lettre les consignes d’Olivier Jullien! Je n’en ai pas parlé, mais il y a longtemps que j’ai tout bu ce qui était en ma possession! Malheureusement, apparemment!
Cher Olif,
Merci tout d’abord pour la citation d’Olivier Jullien que je t’ai « piquée » et qui m’a permis d’engager mon propos.
Et si par ailleurs tu souhaites retrouver – bien moins virtuellement que dans mon billet – le plaisir de déguster ce vin, tu sais ce qu’il te reste à faire…
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