François Simon critique gastronomique : l’interview

Interview d’un critique gastronomique à la sauce web 2.0

François Simon critique gastronomique
Aujourd’hui, c’est une rencontre un peu spéciale. En effet nous vous avons habitué à des interviews de vignerons ou de wine bloggers. Mais cette fois-ci nous sortons des sentiers battus en vous proposant une rencontre avec un critique gastronomique.
François Simon met son goût au service du bon goût et travaille – ou a travaillé – pour différents médias. On citera – entre autres – France Inter, Le Figaro ou Paris Première. Il est également auteur (ou co-auteur) de différents livres sur la gastronomie mais vous pouvez aussi le retrouver sur son blog.
Cette rencontre est pour nous l’occasion de revenir – en quelques questions – sur sa carrière, sur sa vision du vin et notamment sur ceux du Languedoc-Roussillon.
Et je dois dire que ça fait bien plaisir de voir que les papilles gustatives et la muqueuse olfactive de François Simon apprécient autant les vins du Languedoc Roussillon.

Midi-Vin : Comment devient-on critique culinaire? Quel a été votre parcours avant d’en faire votre métier et de travailler pour France Inter, Le Figaro ou Paris Première ?
François Simon :
« Par hasard. Je rêvais d’écrire sur la littérature et le rock new yorkais.
Pour travailler ici et là, j’ai fait comme les bons vignerons: j’ai juste travaillé beaucoup plus que les autres. »

Midi-Vin : Comment conserver son indépendance dans le milieu de la critique gastronomique souvent accusé de connivence avec les grands restaurants ? Subissez-vous des pressions ou des incitations ?
François Simon :  Je subis des pressions mais vivant à part – ailleurs, dans mon trou, ma sauvagerie – l’affection (et l’inimitié) des chefs ne me touche pas. Les compliments, les attaques ne me parviennent pas. Je vis sur mon vélo.

Midi-Vin : Le vin et la gastronomie c’est une grande histoire d’amour. Quand avez-vous eu cette révélation ?
François Simon :  A Toulouse, chez Lucien Vannel : Truffe en croque au sel et Montée de Tonnerre. C’était en 1982.

Midi-Vin : Comment appréhendez-vous le vin ?
François Simon :  Sans a priori, avec sympathie et candeur.

Midi-Vin : Quand avez vous bu pour la première fois un vin du Languedoc-Roussillon digne de ce nom ?
François Simon :  J’en bois sans arrêt.

Midi-Vin : Quels sont vos domaines préférés dans cette région ? Votre révélation ?
François Simon : Je n’ai aucune mémoire des noms. Ma mémoire est d’une totale mauvaise foi. Elle semble ignorer et m’est d’une aucune utilité présentement. Je sais néanmoins que la Grange des Pères est un de mes vins fétiches. Tous ceux que j’ai bus au Puits du Trésor, chez Jean Marc Boyer ou à Lastours étaient fabuleux. C’est mon adresse fétiche de la région.

Midi-Vin : Qu’est-ce que vous préférez manger avec les vins puissants et concentrés des contrées méridionales ?
François Simon :  Je n’ai aucun a priori. Je ne bois pas en mangeant.
Souvent, il m’arrive de prendre des vins qui n’ont rien à voir avec les plats.
Pour moi, le vin n’est pas au service d’un plat. C’est un plat.

Midi-Vin : A quand remonte la dernière fois où vous avez bu un « vin du Sud » ?
François Simon :  En ce moment même.

M-V: Que manque-t-il, selon vous, au Languedoc-Roussillon pour être pleinement considéré – par les français – comme une région viticole de qualité ? 
François Simon :  Pourquoi, elle ne l’est pas ? Lui manque-t-il la reconnaissance des retardataires ?

Midi-Vin : Saviez-vous que vous avez un article à votre nom sur Wikipédia, l’encyclopédie libre en ligne ? Quelle est, pour vous, la prochaine étape ?
François Simon :  Me réveiller demain matin, heureux et impatient.

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Bibliographie sélective:
– Participation au Gault-Millau (1981-1984)
– Participation au Larousse des Vins de France
– Paris Fines Gueules (1996-2000)
– …

Cette entrée a été publiée dans Rencontre avec le par Clément.

4 thoughts on “François Simon critique gastronomique : l’interview

  1. Sylvain

    Pour ceux qui ont la chance d’avoir Paris Première, François Simon propose une chronique le samedi à 11h45. Pou connaitre son avis sur les bistrots chics et chers de Paris, regardez votre télé (avec modération).

  2. DALBIGOT PHILIPPE

    Bonjour MR SIMON ,
    Je vais acheter votre livre.Je suis moi-même chef de cuisine dans un lycée professionnel.Je pratique la cuisine collective depuis qq années, après avoir travaillé dans la cuisine traditionnelle et suivi des stages chez Gagnaire, Senderens et Marx.
    Au quotidien , nous donnons à manger à des milliers de convives et nous disposons de 1.60€ , 1.80€. On sert un repas équilibré et varié et c’ est un combat pour y arriver.
    Quand on parle de la cuisine , c’ est souvent de la grande que l’ on parle et pas souvent de la collective.Pourtant , elle le mérite, il y a de vrais professionnels , passionnés qui ont du mérite et l’ amour de leur métier.
    Alors que certains payent 150, 200, 300, voir 400€pour un repas . Nous, nous constatons , que tous , ne mangent pas à leur faim, parfois qu’ un seul repas par jour et pour d’ autres humains la faim est le souci quotidien de millions d’ êtres.
    Merci d’ avoir lu ce message et merci de m’ apporter votre point de vue.
    MR DALBIGOT PHILIPPE.

  3. Thierry Ortolan

    Bonjour,
    Je vois que les restaurants gastronomiques sont aussi sujets à la crise et doivent s’adapter. J’ai mangé plusieurs fois aux Jardins de l’Opéra de Toulouse: Son menu dégustation à €110 est délicieux et je pense que vous devriez aller y faire un tour. Mais en ces temps difficiles, le chef, Stéphane Tournié a aussi fait un menu à 29.99€ que j’ai pris par curiosité… Si les étoiles étaient données en fonction du rapport qualité prix, il en aurait recu à foison!
    Le service est superbe, le chef adorable et plein d’humour, la cuisine ( quelque soit la fourchette de prix) délicieuse…

    Vaux sacrément le détour.
    Merci
    Thierry

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