Quoi de plus agréable que de passer une nuit dans un mas avec vue sur les vignes, de se promener avec un vigneron entre les ceps en l’écoutant raconter son terroir et de découvrir ses vins lors d’une dégustation sur le thème du jeu ?
Ceci s’appelle l’oenotourisme. En plein développement en France, cette « nouvelle » façon de découvrir le monde vitivinicole connaît un franc succès. Quoi de plus normal lorsque l’on sait que la France possède une histoire toute tournée sur la production de vin grâce à des terroirs très hétérogènes et tous d’une grande valeur.
Aujourd’hui les vignerons se décident à intégrer plus que du terroir dans leur vin. A la bouteille s’ajoute la découverte des paysages, du patrimoine, et de l’amour du producteur pour son produit.
Plus qu’une sensation le vin se transforme en un voyage, une évasion pour « l’oenotouriste ».
Découvrons ensemble pourquoi et comment se développe ce tourisme moderne, mais surtout sous quelles formes il se décline.
Une étude menée par l’AFIT (Association française de l’ingénierie touristique) en 1999 a montré l’intérêt des vacanciers français et étrangers pour le tourisme vitivinicole.
Selon cette étude, 1 français sur 5 choisit sa destination de vacances parce qu’elle est vinicole. De plus 40% des touristes étrangers visitent la France entre autre pour ses vins et sa gastronomie.
Il y avait donc de très bonnes raisons au boum du tourisme du vin.
Aujourd’hui les vignerons vous invitent sur leur propriété pour vous rencontrer, vous montrer, vous faire vivre le vin.
Mais quel est l’intérêt du développement de cette nouvelle offre de découverte, de ce nouveau tourisme?
Pour le producteur ?
Le vigneron, hier producteur de raisin et vinificateur, voit aujourd’hui son métier se transformer peu à peu.
En effet, il apparaît aujourd’hui comme une personnalité aux multiples compétences. Il doit chaque jour intégrer les notions de gestion, d’économie ou de marketing à ses connaissances de bases, pour maintenir son activité.
Avec la consommation par habitant en chute libre depuis un siècle, et l’arrivée sur la scène viticole de concurrents internationaux, le vigneron doit maintenir et renouveller des cercles de commercialisation de ses vins.
C’est dans ce contexte que l’activité de tourisme viti-vinicole est née, le but étant de renforcer la vente directe (au domaine) afin d’être moins dépendant de circuits de distribution instables.
Bien sûr la motivation pourrait venir du fait que les marges sur les ventes sont plus importantes avec la vente directe, mais ce n’est pas la seule.
Il faut aussi réaliser que pour le vigneron, l’oenotourisme est plus qu’un moyen de vendre son vin. En effet l’expérience qu’il vise en rencontrant le consommateur est de pouvoir défendre ses vins, les expliquer mais surtout comprendre les attentes de ses visiteurs en termes de qualité de produits.
Son but est donc également de pouvoir évoluer pour sa clientèle et ainsi de la fidéliser.
Et puis, au -delà des réflexions commerce/marketing, il y a la dimension humaine qui existe autour de ce tourisme un peu particulier.
En effet, si le vigneron vous invite à découvrir son vin à l’endroit même de sa production, c’est pour pouvoir transmettre ses connaissances, partager sa fierté et son amour du produit.
Enfin cette démarche permet d’inscrire le vin dans son univers culturel, c’est à dire lié à la gastronomie et à la convivialité, valeurs qui se perdent à chaque fois qu’une loi est appliquée à la consommation d’alcool.
Et le touriste alors?
Comprendre le vin est un art parfois difficile. Beaucoup pensent que l’art de déguster vient d’un savoir faire acquis en s’entraînant, en apprenant un vocabulaire spécifique et, ce faisant, donnent une dimension très technique à ce qui devrait n’évoquer que du plaisir.
Bien sûr les professionnels s’attachent à travailler la dégustation, mais leur but est de proposer un produit qui devra être apprécié. Pour les amateurs, boire du vin, devrait être synonyme de plaisir, sensualité, détente, partage et amitié.
Jusqu’à il y a peu découvrir et comprendre un vin consistait à l’acheter, le déguster et à le racheter si on l’avait aimé.
A moins d’être allé l’acheter à la propriété, toute l’information disponible sur le produit était issue de la contre-étiquette et des explications du caviste.
L’oenotourisme apporte une dimension qui n’existe ni dans l’acte d’achat, ni dans la dégustation d’un vin chez soi. Il permet d’inclure ce nectar tant apprécié dans son contexte culturel et paysager.
Découvrir non seulement le produit, mais aussi la terre qui a vue mûrir ses raisins, le producteur qui a transformé le moût en vin, vous donnera des souvenirs inoubliables. Lorsque vous boirez à nouveau ce produit, à sa saveur s’ajouteront des évocations de soleil, de détente, d’amour du produit (si le message est bien transmis), d’amusement (si vous l’avez découvert autour d’un jeu) et de bien d’autres choses encore.
L’oenotouriste a donc tout à gagner à se laisser entrainer par un voyage des sens au cœur même du lieu de production du produit.
En plus de découvrir un vin chez un producteur, les différentes formules, comme les routes des vins, vous permettront de remettre chaque région viticole dans son contexte géographique, géologique, climatique et bien sûr humain.
Tout a commencé avec les pionniers de l’oenotourisme: les alsaciens. Ils ont été les premiers a tracer une route des vins qui sillonne leur vignoble, vous amenant chez les producteurs, mais vous invitant également à découvrir des maisons du vin (musées) et surtout à profiter du patrimoine architectural de la région à chaque étape.
Aujourd’hui chaque région viticole française (et même internationale) crée ou a crée sa route des vins.
Le Languedoc ne possède pas encore de route des vins à proprement parler, mais possède toutes les qualités requises pour s’en créer une.
Pensez par exemple aux vignobles du Minervois, qui vous emmènent à la découverte de la ville fortifiée de Minerve. Venez également découvrir les vignobles de Saint-Chinian ou de Faugères inscrit dans des paysages bucoliques que sont les contreforts des Cévennes ou la Montagne Noire.
Toujours à l’ouest, il y a encore Carcassonne et sa cité médiévale. Puis en vous dirigeant vers l’est et le Nord, vous pourrez faire une petite randonnée (accessible même aux marcheurs du dimanche, faites moi confiance) au Pic Saint Loup. Plus à l’est encore, Nîmes et ses Costières vous laisseront un souvenir incroyable. Bref, où que vous alliez en Languedoc-Roussillon, ou dans une autre région, n’hésitez pas à vous promener à la découverte de la culture, de l’art de vivre à la française, qui, bien entendu, passe forcément par la découverte de nos vins.
Mais l’oenotourisme ne s’arrête pas à des marches sillonnant le vignoble, il y a de plus en plus d’offres complémentaires en la matière.
Il y a les nombreuses possibilités de nuit chez l’habitant, qui, dans notre cas, est le vigneron, mais il y a aussi les multiples possibilités de découverte du vin lors d’une soirée ou d’une journée œnologique.
Pour celles-ci vous apprendrez sur le thème du jeu ou non, l’art de la dégustation autour des produits d’une région. On vous apprendra à accorder mets et vins, à vous exprimer sur vos préférences et à être capable de déchiffrer l’offre vin.
N’hésitez plus lorsque vous planifiez vos vacances, venez à la rencontre des « petites mains » du vin. Les vignerons vous attendent avec leur accent chantant, leurs anecdotes, leur perception et leur envie de vous transmettre un savoir.
bonjour je reherche une bonne adresse dans la region ou je pourrais associer degustation, gastronomie et chambre d’hote chez le vigneron
merci de me transmettre qq bonnes adresses
Les adresses sont nombreuses et par souci de neutralité nous ne pouvons malheureusement vous en communiquer.
Mais je gage que vous trouverez votre bonheur après une rapide recherche sur le Web…