Billet pour les critiques et chroniqueurs vins d’outre atlantique
Celui-là, je ne pouvais pas le laisser passer …
Patrick Désy (en photo ci-dessus), chroniqueur vin québécois sur le site Canoe (portail généraliste québécois) a intitulé sa dernière publication : Les vins du Languedoc-Roussillon s’essoufflent
Il nous indique dans son article bien connaître les vins du Languedoc Roussillon (il y a fait ses premières visites en 1997 et vous pouvez consulter ses chroniques dans lesquelles on retrouve quelques dégustations de vins du Languedoc Roussillon). Loin de moi l’idée de mettre en cause ses compétences et ses connaissances qui sont sans aucun doute bien supérieures aux miennes.
Mais balancer des phrases telles que celle-ci ci-dessous me fait « un peu » voir rouge. …
Sans dire que le Languedoc a irrémédiablement besoin de gens comme Paul Mas, la région n’a pas d’autre choix que de se redéfinir si elle veut survivre.
Étonnants propos de sa part où il disait dans un article sur la différence entre journalistes, sommeliers et chroniqueurs :
Au final, assurez-vous que le propos est indépendant et nuancé, en plus de s’appuyer sur un savoir et des expériences valides et vérifiables. La réunion de tels ingrédients est essentielle si l’on veut pousser le lecteur vers une compréhension et une réflexion éclairée.
Ma réflexion est éclairée (pas toujours brillante et je m’en excuse) mais certainement pas à la même source que Patrick Désy. Et puis franchement, dans sa chronique, il n’y a pas vraiment d’arguments qui justifient son titre assassin.
Sur le fond :
Sans dire que le Languedoc a irrémédiablement besoin de gens comme Paul Mas
Il cite Gérard Bertrand et Jean-Claude Mas comme des exemples à suivre pour notre viticulture : on croirait entendre nos élus locaux (ils ont un droit tous les deux à une belle promotion dans le magazine du Conseil de l’Hérault cet été par exemple) qui ne perdent jamais une occasion de mettre en avant la réussite économique (critère éminemment important) de ces deux personnes incontournables dans le paysage viticole languedocien. Je n’ai aucun doute sur la qualité de leurs productions (j’ai dégusté quelques uns de leurs vins) d’un point de vue oenologique. Ils sont fort bien conseillés et leurs équipes ont toutes les compétences requises.
Mais je n’ai aucune envie que le Languedoc Roussillon devienne uniquement le royaume des domaines, façon winery de nos cousins d’outre-Atlantique avec force oenologue et service marketing. Leur volonté d’appliquer des recettes industrielles (communiquer sur la marque Paul Mas et Gérard Bertrand comme le font Mouton-Cadet ou Tariquet même si ce ne sont pas les mêmes segments qui sont ciblés) ne me sied guère. J’y préfère largement les domaines qui réalisent des vins qui d’une année sur l’autre, retracent les événements climatiques ou personnels qui font la vie d’un vin. Au risque d’être déçu, je préfère largement des vins d’émotion qui vous font parfois toucher de manière fugace, le sublime, sentiment éminemment personnel et subjectif.
la région (Languedoc Roussillon sous entendu) n’a pas d’autre choix que de se redéfinir si elle veut survivre.
Comment peut on asséner des phrases assassines de ce genre à ces lecteurs tout en indiquant avoir des propos indépendants et nuancés ? Tout le monde est d’accord pour dire qu’il reste des choses à faire (ménage dans les appellations, clarification avec la notion de cru, encourager les caves coopératives à se transformer, définir les 2 ou 3 différentes viticulture envisagées et les positionner correctement) pour que tout aille mieux dans le meilleur des mondes mais ce chroniqueur semble oublier un peu rapidement le chemin parcouru ces 30 dernières années par la viticulture languedocienne et les perspectives qui me laissent penser (tout chauvinisme mis à part) que le Languedoc Roussillon sera certainement un des plus grands vignobles des années à venir. Le Languedoc Roussillon est le premier vignoble (en surface et en nombre d’exploitations) certifié en agriculture biologique, les conditions climatiques y sont favorables pour une installation durable de pratiques culturales qui bannissent les produits phyto sanitaires, le prix à l’hectare (variant de 10 k€ à 40 k€ selon l’AOP) permet à pleins de néo-vignerons de venir s’installer dans notre région apportant une vision nouvelle, n’opposant plus réussite économique et bonnes pratiques, la diversité de nos terroirs (je ne peux que lui conseiller la lecture de l’excellent livre de Jean-Claude Bousquet : Terroirs viticoles : Paysages et géologie en Languedoc), des vignerons emblématiques (Gérard Gauby, Olivier Jullien, …) qui distillent leur savoir-faire auprès de la jeune génération (Gérald Stanley du domaine Le Soula, Géraldine Laval du Clos Maia, Mathieu Torquebiau du domaine Lhermas, …). J’en ai un peu marre de ces jugements péremptoires et destructeurs de soi-disant prescripteur.
En espérant n’avoir pas utilisé dans ce billet le ton du donneur de leçons …
PS : pour éviter toute remarque désagréable et sournoise, j’ai commercialisé cet été dans le cadre de la campagne IGP Pays d’Oc deux vins de Gérard Bertrand et deux vins du domaine Paul Mas. Je n’avais pas mon mot à dire sur cette sélection, l’objectif étant de permettre à IGP Pays d’Oc de mesurer la transformation (en espèce sonnante et trébuchante) de sa campagne dans Cuisine et Vins de France. Je pensais y trouver mon avantage en faisant connaitre Midi-Vin à des personnes, lecteurs du magazine, peut être peu habituées à acheter leur vin en ligne. L’opération vient de se terminer au bout de 3 mois.
Partisanerie à 100%, laissez moi voir quelques instants….. Oui!!!!!
Il écrit pour un site détenu par la plus grande machine médiatique du Québec, Vidéotron….
Faut pas regarder loin pour comprendre qu’ils sont achetés par les grand producteurs de merde.
Ça parait bien de se dire indépendant dans les cercles d’écritures, de cette plèbe médiatique du vin, car on sait bien que quand on à été élevé dans une famille qui buvait du vin on devient automatiquement un grand bonze de ce monde, ensuite on étudie en France et hop on devient un grand critique, Une personne d’opinion, Une grande influence mondiale….. Quel piètre façade, mais quand on a un gagne pain avec la plus grosse boîte Média on se mets à quatre patte devant les commanditaires qui soit payent de la pub ou sois vous envois de quoi boire!
Ce genre de journalisme est de plus en plus commun, Je bois, donc je suis, donc je blogue, donc je sais tout, donc je connais, donc je dicte, donc je me gonfle le torse…… C’est de la merde simplement. Il faut passé par dessus voyons, ils sont au dessus de tout ses critiques, comme les pseudos sommelier qui savent déboucher une bouteille mais sans plus, C’est plein d’imposteur dans ce métier, cette famille qui est le vin…
On sait dire tannins, cépages et terroir….. hop on devient expert…..
C’est le plus beau métier du monde celui du vin, par delà ce qu’un critique (SIC!) peut en penser il faut bien entendu, prendre avec un grain de sel et faire confiance à nos goûts personnels. Il faut en rire, le vin c’est fait pour partager. Le vins c’est avant tout une relation entre l’homme, la terre et la vigne…… mais pour d’autres qui ne le font pas ce travail c’est: le prestige, le glamour et l’argent.
De loin je préfère une cuvée comme Julius, du Château Camplazens sur La clape en quantité infime qui ne se compte même pas en millier de bouteille. que de me retrouver devant un Mouton-Rotschild ou un Pétrus disponible par milliers de caisse…..
Comme on dit Marketing quand tu nous a par les couilles!
Martin
Bon article !! je suis d’accord avec vous et Mr Charlebois
Ce n’est pas le premier billet que j’écris sur le Languedoc, encore moins ma première visite! Il est difficile de faire le tour de la question en tout au plus 500 mots et j’admets qu’il y a certaines nuances à apporter qui se trouvent dans d’autres textes. Tout autant que Paul Mas et Gérard Bertrand sont loin d’être les sauveurs idéals de cette région que j’aime beaucoup par ailleurs. Au demeurant, elle fait face à d’énormes défis et on trouve malheureusement beaucoup de producteurs qui préfèrent tirer la couverture vers eux ou jouer à l’autruche au lieu de faire le point et d’essayer d’avancer ensemble. Les mesures misent en place en Bourgogne à la fin des années 1980 me semble un parallèle intéressant.
Cela dit, j’ai toujours un peu (beaucoup) de mal avec ce genre de commentaire facile à l’emporte-pièce du genre le gars écrit pour une grosse machine médiatique, donc forcément il se fait acheter, donc ses propos sont biaisés, c’est du journalisme de merde CQFD. Autre façon de noyer le poisson en tirant sur le messager…
Cordiales salutations et au plaisir de vous croiser lors du Salon Bio à la fin du mois, à Montpellier.
Patrick Désy
Ce sera avec plaisir d’échanger avec vous lors du salon Bio à la fin du mois. Vous savez comment me contacter.