Vinisud 2012 Montpellier
Le parc des expositions accueillait la dixième édition Vinisud 2012 Montpellier, un salon international des vins du lundi 20 au mercredi 23 février 2012.
Une machine de guerre composée de 1 700 exposants dans les 12 halls qui composent le parc des expos. Des mètres et des mètres d’allées, des milliers de bouteilles et 33 000 visiteurs sur 3 jours (plus 600 visiteurs par rapport à 2010). Un déploiement de moyens qui impressionne toujours pour ce salon qui a lieu tous les 2 ans en alternance avec le salon Vinexpo à Bordeaux.
Les vignerons du sud de la France jusqu’au nord de la Vallée du Rhône étaient venus présenter leur gamme de vin à des acheteurs du monde entier.
Nous vous parlions du salon Millésime Bio qui avait eu lieu au mois de janvier. Ici, rien à voir. Plus d’exposants, plus de visiteurs et donc d’acheteurs, des moyens démesurés pour les négociants les plus importants. De multiples animations, conférences, publicités dans les différents halls.
L’occasion pour nous d’aller à la rencontre de nos vignerons les plus éloignés, de discuter et déguster leurs nouveaux millésimes. En l’espace de trois jours, nous avons papoté vin avec 40 d’entre eux. C’est le palais usé, fatigué et les dents toutes rouges que je vous fais part de nos impressions vineuses après ces 3 jours …
Règle numéro un avec ce salon : être matinal si tu ne veux pas garer ta voiture à 2 kilomètres. Premier bon point, je suis tout près de l’entrée ! Une fois le badge d’accès scanné, me voilà devant mon sujet : un plan et une liste de 1 700 exposants !!!
On garde son calme, Midi-Vin est spécialiste dans les vins du Languedoc-Roussillon, un tri s’impose ! Au final, je vois à peu près où je vais passer la plupart de mon temps : Halls 7, 8 et 9. Un petit check des vignerons Midi-Vin pour repérer leur emplacement et la journée commence !
Pic Saint Loup en force !
Début de la journée en Pic Saint Loup. Le Chemin des Rêves, Mas Bruguière, Clos Marie, Domaine de Sigalière, Domaine Pierre Clavel, Mas Mortiès, Saint-Daumary, un bonjour au Château de Cazeneuve, Ermitage du Pic Saint Loup, enfin bon nombre de vignerons dégustés et les comptes rendu détaillés à venir.
Le dernier jour, les vignerons du Pic Saint Loup, sous la houlette de leur syndicat, avaient organisé, dans le cadre des rencontres « Art culinaire et Vins », un repas d’exception auquel nous étions conviés grâce à André Moulière du domaine de Sigalière.
La formule des plus originales consistait à la dégustation de vieux millésimes (chaque vigneron avait apporté des bouteilles introuvables à la vente) sur un repas préparé par Pierre Augé, finaliste de l’émission Top Chef 2010.
Avant que la foule envahisse la petite place créée pour l’occasion au milieu des stands des vignerons du Pic, nous avons dégusté quelques merveilles.
Côté blanc, l’Ermitage du Pic Saint Loup nous a agréablement surpris et nous a démontré ô combien ses vins blancs avaient la capacité de vieillir. Un premier nez confit sur l’abricot et de légères notes de coing pour une entrée en bouche encore grasse et une acidité très bien conservée. Du peps dans le verre pour ce Pic de 8 ans d’âge !
Autre surprise, Château de Cazeneuve Blanc 2007. Quelle jeunesse ! On aurait pu se faire surprendre sur une dégustation à l’aveugle. Les blancs d’André Leenhart tout comme ses rouges sont taillés pour la garde et ce vin blanc nous l’a largement prouvé ! Un nez très floral, pas du tout évolué pour une entrée en bouche toute en finesse, beurrée, grasse, de la fraîcheur et de petites notes subtiles grillées qui finissaient sur une bouche ample, très équilibrée.
Côté rouge, on retiendra l’excellente cuvée La Grenadière du Mas Bruguière 2001 aux tanins fondus, mêlant parfaitement rondeur, suavité et strcuture. La cuvée Simon 1999 du Clos Marie en jéroboam (bouteille de 3 litres). Un premier nez sur des notes de sous-bois, d’humus, le tout bien fondu. Une bouche encore structurée, sur le cuir et les épices, un vin qui semble avoir légèrement passé son apogée. Et surtout la cuvée Les Ammonites 2003 du domaine de Sigalière remarquable pour le croquant de son Grenache et qui nous a semblé parfaitement à son apogée.
Corbières, Saint-Chinian, Minervois
Vinisud, l’occasion pour nous de rencontrer nos vignerons loin de nos bases comme je vous le disais et on peut dire qu’on n’a rien manqué. La cave de Castelmaure, Château de Coujan, Château Guéry, Château La Dournie, Domaine les 2 Anes, Domaine Les Eminades, Roque Sestière, Cailhol Gautran, Canet Valette, tous ont été dégustés dans le hall qui leur était consacré.
Des vins, des hommes, des terroirs, une histoire, ces 3 jours sonnaient comme une grande récréation où tout le monde se croise, sort de chez soi. Une ambiance unique de la plus calme à la plus en vue comme sur le stand des vins Sud De France. Un espace rempli de bouteilles en dégustation libre, classées par appellation mais aussi par cépage, l’occasion pour les personnes en quête de découvertes de se forger une solide opinion sur la différence entre une Syrah et un Mourvèdre, la couleur d’un Grenache et celle d’un Carignan. Des bouteilles sélectionnées et un espace qui ne désemplira pas pendant les 3 jours !
Mais ce n’était pas la place la plus impressionnante du salon. Non, loin de là. Tous les 2 ans, on attend de voir comment les organisateurs vont mettre tout ça en place. Tout ça c’est Le Palais Méditerranée, un espace de dégustation dédié à tous les vins présenst sur le salon. Contre une faible contribution et un carton de 6 bouteilles, chaque vigneron a le droit d’exposer ses vins à la dégustation. Le principe est simple : un espace, des tables, des bouteilles accompagnées de leur fiche technique, une signalétique (pas des plus faciles d’ailleurs) et des verres partout.
Le but pour l’acheteur est de gagner du temps. Déguster une appellation, les Terrasses du Larzac par exemple, puis se faire une idée du terroir, trouver le style de vin que l’on cherche, repérer le stand de l’exposant et aller à sa rencontre. On aura vu des importateurs dans les allées du salon, au téléphone en même temps qu’ils humaient leur verre, indiquer tel ou tel vigneron sans doute à un collaborateur, prêts à rencontrer on l’espère, un futur client.
Cet espace, démesuré, est tous les 2 ans mis en place par les étudiants œnologues de la Faculté de pharmacie de Montpellier et croyez moi que c’est un vrai challenge vu le nombre de références présentes. Garder à température les vins blancs ou rosés, remplacer les bouteilles vides, indiquer où se trouve le vin que l’acheteur recherche, aller venir et revenir, porter les cartons, rien de facile en somme !
Vous avez dit OFF ?
Comme au festival d’Avignon, il y a le salon In qui est Vinisud et les salons Off souvent greffés non loin du Parc des Expositions. Cette année ils auront été nombreux, et pas mal de vignerons présents sur Vinisud nous ont exprimé leur mécontentement contre ces salons qui viennent « polluer » le leur.
Le prix élevé d’un stand sur Vinisud, pousse de nombreux vignerons à s’organiser autrement. D’autres sont présents à la fois dans et en dehors du salon officiel. Néanmoins les salons Off restent légion dans ce genre de situations et toujours intéressants.
Repos du palais
Mercredi, fin de la grand messe. Les pieds brûlent, j’aurais dû prendre un podomètre et voir le nombre de kilomètres parcourus !
Il est temps pour nous de reposer notre palais et de commencer à vous faire part de nos commentaires de dégustations.
A savoir qu’un Vinisud Asia se tiendra l’année prochaine en Chine à Shangaï entre les 26 et 28 février 2013.
Plus proche de nous, dans deux ans, de nouveau à Montpellier, du 24 au 26 février 2014.
Tant qu’il y aura du raisin, il y aura du vin mais aussi des consommateurs, des modes, des tops, des flops et des salons professionnels comme Vinisud.
Tant qu’il y aura du raisin, Midi-Vin sera dans le coin. A bientôt