Millésime Bio 2012 : Le debrief

Cette semaine avait lieu le désormais incontournable salon Millésime Bio 2012 au Parc des Expositions de Montpellier. Ce salon est le plus grand salon mondial des vins bio ou plus exactement des vins issus de l’agriculture biologique.

L’occasion pour l’équipe Midi-Vin de voir bon nombre de vignerons, déguster leurs nouveaux millésimes ou nouvelles cuvées de vins bios, parler de l’actualité mais aussi de faire de nouvelles rencontres.
Au pas de course ou détendu, nous avons parcouru les allées animées du salon Millésime Bio. Bruits de bouchons qui sautent, de verres qui cassent, calme du matin, brouhaha de l’après-midi et fatigue du soir, voici nos découvertes ou redécouvertes.

Un bilan en hausse

Ce n’est plus une surprise. Une fois encore, pour sa 19ème édition,  le salon a battu des records d’affluence. 3600 visiteurs du monde entier sont venus à la rencontre des exposants de 13 nationalités différentes. Une hausse de la fréquentation d’environ 12% qui confirme l’engouement pour ce salon international de la viticulture biologique.

Des cavistes, des importateurs, des négociants, des restaurateurs, tout le petit monde du vin était présent pour ce salon à taille humaine avant de se donner rendez-vous pour Vinisud, l’autre salon international de la viticulture présent tous les 2 ans à Montpellier, bien plus vaste et à l’ambiance différente.

Aujourd’hui, la viticulture biologique représente en France 50 268 hectares plantés contre 39 000 en 2009 soit 6% du vignoble français. Le Languedoc Roussillon a conservé son rang de leader en 2010, tant en surface (cumul surfaces bio et certifiées : 16 462 ha, soit +30%) qu’en nombre d’exploitations (1029 caves soit +29%), ce qui n’est pas pour nous déplaire chez Midi-Vin. La France reste toutefois en 3ème position derrière l’Espagne et l’Italie au niveau des surfaces viticoles certifiées en Agriculture Biologique.

Des découvertes

Nous avions 3 jours pour saluer et déguster les nombreuses cuvées de nos vignerons déjà présents sur la carte de Midi-Vin mais aussi pour partir à la recherche de nouveaux vins qui seraient susceptibles de figurer aux côtés de ceux que vous connaissez déjà.

Un travail de fourmi (les cartes de bons restaurants sont d’excellents indicateurs) ou le bouche à oreille sont souvent à l’origine de belles rencontres.

Clos du Gravillas

Nicole et John Bojanowski produisent une gamme complète de vins blancs, rouges et doux, qui nous a interpellés.

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Clos du Gravillas team

Un 100% Terret Bouret côté blanc, c’est assez rare pour le souligner : « Emmenez-moi au bout du Terret »  le nom de la cuvée annonçait la couleur pour ce millésime 2010. Au final, un nez très net sans artifices et un vin qui laisse une sensation de découverte. Le Terret n’est pas le plus représentatif des vins blanc en Languedoc.

A noter aussi, l’excellent « Sous les cailloux des Grillots ». Ce vin rouge issu d’un assemblage de 7 cépages est là encore très profond dans ses arômes. Un vin très bien équilibré à l’acidité soutenue et à la finale marquée par le Carignan.

Clos Maïa

Géraldine Laval a fait ses classes chez Jean Louis Chave en Hermitage mais plus particulièrement au Domaine du Pas de l’Escalette et chez Olivier Julien en Languedoc-Roussillon. Aujourd’hui, c’est avec son compagnon Olivier Jeantet du Mas Haut-Buis qu’elle poursuit son aventure sur son domaine de 4 hectares, Le Clos Maïa.

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Géraldine Laval sur son chenillard

Un autre vin blanc avec du Terret et de la Roussanne a confirmé ce qu’on attendait de ce jeune domaine créé en 2009. Le blanc 2010 du Clos Maïa., retenu pour son élevage maîtrisé de A à Z.
Du fruit au nez, bien expressif, une pointe de fleur et la bouche, ample et mentholée qui laisse le cépage et l’élevage s’exprimer tour à tour. Un délice !
Nous retiendrons aussi le Clos Maïa 2009 en rouge. Un 100% Grenache qui se permet d’entrer dans le classement de La Revue des Vins de France à la 13ème place sur 60 Grenaches sélectionnés à travers le monde. Un nez opulent, très complexe que l’on a envie d’humer pendant de longues minutes pour en capter le maximum. Une bouche chocolatée et pleine. Aucune fausse note dans l’extraction qui se veut très douce et qui délivre ici un vin exemplaire.

Mas des Chimères

Le Mas des Chimères n’était pas un inconnu pour Midi-Vin. En effet, le mas s’est déjà taillé une belle réputation sur la région de Montpellier et le terroir d’Octon est un terroir particulier : terre rouge et basalte. Installé depuis de nombreuses années en cave particulière (1993), en bordure du lac du Salagou, Guilhem Dardé du Mas des Chimères produit des vins en IGP Coteaux du Salagou (terre rouge si caractéristique du Salagou), des AOP Languedoc et Terrasses du Larzac (basalte). Son vin blanc Mas des Chimères 2011 est au top. Des senteurs d’anis et de réglisse. Une bouche droite, sans lourdeur pour un assemblage de 6 cépages réussi. Une finale de pierre à fusil entremêlée de notes florales qui nous rappelle que notre verre est déjà vide !

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Guilhem Dardé

Pour les rouges, que du bon. L’Oeillade, un 100% Cinsault comme on les aime. De la fraîcheur et du fruit immédiat. Un nez de fruits rouges et d’épices pour une bouche à la structure légère et équilibrée. Un vin à boire dans les 2 à 4 ans entre copains, là aussi le verre était vide.
Parmi les vins rouges du mas, Nuit Grave en Terrasses du Larzac 2011. Un échantillon tiré des cuves et déjà un vin expressif. De la violette, du cassis au nez, une bouche structurée, qui se dégustera dès à présent ou dans plusieurs années, des tannins extraits avec précision. Nous finissons la dégustation ravis !

Tous ces domaines vont être à la vente sur Midi-Vin dans les jours à venir. Pour être informé, pensez à consulter régulièrement la rubrique Nouveautés du site ou inscrivez vous à la newsletter Midi-Vin.

Des certitudes

Alain Chabanon

Alain Chabanon nous a rappelé ô combien sa gamme de vin jouait dans la cour des grands. Blancs comme rouges, les nouveaux millésime que nous avons dégustés nous ont impressionnés !
A paraître, une nouvelle cuvée, Saut de Côte 2008. Cette cuvée 100% Mourvèdre a bénéficié de 3 ans d’élevage en cuve béton ovoïde du fabricant Nomblo. Vendue à l’origine comme une cuve pour l’élevage des vins blancs, Alain Chabanon a voulu s’essayer au rouge. Une réussite pour ce cépage difficile à dompter en 100%. A l’arrivée, un équilibre entre la cerise et le poivre noir, les tannins et l’acidité. Une finale un peu sauvage comme certains Carignan.
Nous reviendrons sur cette dégustation dans un prochain article avec les commentaires complets des différentes cuvées.

Les Eminades

Domaine Les Eminades, nous avait déjà surpris l’année dernière avec sa cuvée Silice, un 100% Sauvignon, revisité made in Saint-Chinian. Cette année, en plus du Sauvignon, les rouges ont aussi gagné en profondeur et complexité. Un « must have » à Saint-Chinian. On espère passer dire bonjour à Patricia et Luc Bettoni très prochainement du côté de Cébazan dans l’Hérault.

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Patricia Bettoni du Domaine Les Eminades

Roc d’Anglade

Un Vin de Pays du Gard maintenant, Roc d’Anglade à faire pâlir bon nombre de grands crus. Rémy Pédréno bichonne ce domaine situé sur le village de Langlade prés de Nîmes. Ses rouges sont d’une rare finesse et ils peuvent s’oublier en cave des années ou bien être longuement carafés pour succomber à la tentation le plus rapidement possible. Un vin blanc composé à 80% de Chenin et 20% de Chardonnay, complétement atypique sur le papier et en bouche. Un vin gras et acidulé sur le fruit à chair jaune. A l’aveugle, difficile de le situer : Languedoc, Côte du Rhône, Bourgogne ? Une finale sur le poivre blanc déroutante !

L’Ancienne Mercerie

Retour dans l’Hérault avec le domaine de l’Ancienne Mercerie en Faugères. François Caumette présentait ses cuvées dont Au Bonheur des Dames 2011. 60% de Grenache, 40% de Mourvèdre. Un vin gouleyant, d’abord marqué par le fruit rouge et la réglisse, puis évoluant sur l’abricot et le pruneau en finale. Une structure soutenue mais tellement équilibrée !
Les Petites Mains 2010 nous montrent  là, tout le potentiel de Faugères. Carignan, Syrah, Grenache et Mourvèdre pour cette cuvée qui joue la carte de la structure conçue pour durer.

Le Conte des Floris

Daniel Le Conte des Floris dans ses vignes

Daniel Le Conte des Floris dans ses vignes

En ces temps de polémique et de guerre quasi-religieuse sur le vin nature, le vin bio et le vin conventionnel (vin bio ne veut pas dire forcément bon), voilà un vigneron virtuose, sachant manier le SO2 (et ses dérivés) intelligemment pour notre plus grand plaisir. Nous commercialisons déjà certains de ses vins rouges mais que dire de ses blancs : un énorme coup de coeur voire coup de boule tellement la surprise a été grande. Ce sont des vins un peu élitistes (j’espère ne pas dire un gros mot) mais les amateurs (et autres chercheurs de pépites) peuvent s’en donner à coeur joie dans la gamme des vins de Daniel Le Conte des Floris.

En résumé

Vous retrouverez au fil des prochains jours et semaines, les compte-rendus de dégustation des nouveaux millésimes de nos vignerons.

D’une manière générale, 2009, 2010 et 2011 sont des millésimes qui vont faire de grands vins en Languedoc-Roussillon. Les élevages des cuvées les plus concentrées se terminent pour 2010 et c’est un réel plaisir que de les déguster.

De nombreux vignerons avaient joué le jeu en apportant avec eux des échantillons du millésime 2011. Certains rosés et blancs étaient déjà mis en bouteille et leur netteté nous ont surpris. Les rouges 2011 seront très équilibrés, le millésime peut remercier le mois de septembre qui a rattrapé in-extremis le déficit en températures enregistré au mois de juillet. Au final, tout le monde est confiant.

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On a craché le « glou glou »

Certaines images ont été chipées sur les sites web des vignerons.

Cette entrée a été publiée dans Actualités le par Romain.

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