Millésime Bio 2011 : l’envol des vins bio

Le salon des vins bio 2011

Millésime Bio 2011 : l'affiche du salon des vins bio

Pour la deuxième année consécutive, Midi-Vin était présent au salon Millésime Bio qui s’est déroulé au parc des expositions de Montpellier les 24, 25 et 26 janvier 2011.
Organisé par l’Association Interprofessionnelle des Vins Biologiques du Languedoc-Roussillon (AIVB-LR), ce salon, créé en 1993, accueille uniquement les vignerons produisant des vins biologiques certifiés ou dans leur troisième année de certification (plus de détails plus loin dans l’article). L’année dernière, ce fût un carton : 489 exposants venus de 12 pays pour une fréquentation en hausse de 58% ! 2700 visiteurs au lieu de 1700 en 2009. Parions que l’édition 2011 aura battu ces chiffres. Nous savons d’ores et déjà que le nombre d’exposants était en augmentation : 560 répartis dans deux grands halls, avec une table habillée d’une nappe blanche, pas plus. C’est la force de ce salon, pas de place pour les grands stands comme on peut le voir à Vinisud ; tout le monde est sur un pied d’égalité et seul le vin est à l’honneur et fait la différence. Petit bémol qui nous a un peu déboussolés le premier jour : les exposants de toutes les régions sont dispersés. Quand nous avions prévu de nous concentrer sur une région (le Languedoc-Roussillon), il nous a fallu beaucoup de temps pour aller d’un vigneron à l’autre, la visibilité étant nulle. D’un côté, cela permettait aux stands étrangers de ne pas se retrouver seuls dans un coin du salon et de participer à la fête bien que leurs stands ne soient pas des plus débordés par la fréquentation…

Challenge Millésime Bio 2011
5ème édition de ce concours dont l’intérêt grandit chaque année. Le principe est simple : les vignerons présents au salon peuvent envoyer leurs vins afin qu’ils soient dégustés par un panel de professionnels du vin. Présentés de façon anonyme, les vins sont jugés et notés. Cette année, 733 vins étaient en compétition, les dégustations ont eut lieu au mois de novembre et la remise des diplômes à été effectuée lors du salon.

Millésime Bio 2011 : le challenge des vins bio

La vocation du concours est de faire connaître les vins issus de l’agriculture biologique auprès des professionnels et du grand public et encourager les vignerons à une recherche permanente de la qualité. Les vins présentés sont obligatoirement certifiés en agriculture biologique conformément au règlement européen en vigueur.
Ce sont donc 221 médailles qui ont été décernées par le jury : 5 médailles d’or avec mention spéciale, 47 médailles d’or, 85 d’argent et 84 de bronze.
Les vins médaillés ont droit à un espace à part dans le salon : une œnothèque avec dégustation libre et mise en valeur des vins médaillés.
Vous pouvez retrouver le palmarès des vins bio de Millésime Bio 2011.

Un produit sein aux yeux des clients
L’union européenne a financé le projet de recherche Orwine entre 2006 et 2009 visant à mieux connaître les pratiques des vignerons et les attentes des consommateurs dans quatre pays : l’Italie, la France, l’Allemagne et la Suisse. Il en ressort que le consommateur perçoit le vin bio comme un produit naturel, sans résidu nocif, plus sain qu’un vin conventionnel. Ils l’associent à une production artisanale. Par contre, pour ce qui est du goût, leur perception est plutôt négative, sauf pour les consommateurs avertis. Il est donc important de renforcer la communication sur les vins bios, d’organiser des dégustations, de participer à des concours et de renforcer leur présence chez les cavistes. Par ailleurs, le consommateur souhaite un minimum d’additifs pour les vinifications. A ce sujet, une réglementation de la vinification était prête à voir le jour pour les vendanges 2010. Faute d’un accord entre la majorité des états membres et la Commission Européenne, après plus d’un an de négociations, la discussion du texte est reportée en attendant une évolution des positions des états membres.

La dégustation de vins bio

La conversion biologique
Les vignerons en conversion biologique ne pouvaient pas exposer leurs vins sauf s’ils étaient issus de la troisième année de conversion (la conversion dure trois ans et aboutit à la certification). Trois ans durant lesquels, les changements pèsent sur l’exploitation. En effet, le passage d’une viticulture traditionnelle ou raisonnée à une viticulture bio ne se fait pas sans mal. On ne devient pas « bio » du jour au lendemain, il faut se plier aux règles du bio : pas de désherbant, pas d’insecticides, pas d’engrais chimiques. Les sols sont nourris avec des engrais organiques et certains minéraux. Ils sont aussi labourés, l’aération favorisant le travail des vers de terre pour laisser passer l’eau et pour permettre aux racines de descendre profondément dans le sol où elles puisent les éléments nécessaires à leur croissance. Les mauvaises herbes sont retirées avec des équipements mécaniques ou thermiques. Les désherbants chimiques étant interdits, l’herbe repousse plus facilement, et il est moins aisé d’éliminer l’herbe par l’action d’un outil mécanique que par un simple passage de désherbant. La protection contre les maladies (mildiou, oïdium, botrytis) est réalisée avec des substances comme le cuivre ou la bouillie bordelaise. Contre les attaques d’insectes, les vignerons ont recours à des auxiliaires prédateurs. Au final, la facture peu paraître salée, et la conversion peut laisser un goût amer à certains qui voyaient le bio comme le nouvel eldorado.

Un label qui doit évoluer
Aujourd’hui, le Languedoc-Roussillon est le premier producteur de vins biologiques devant la région PACA et l’Aquitaine. Pour la profession, fortement touchée par la crise viticole, la conversion en bio peut apparaître comme un bon moyen de sortir de la crise car les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux « vins bio ». De nombreux viticulteurs en France l’ont compris et certains pensent que c’est la seule issue. Mais attention, le terme « vin bio » n’est pas si exact. Un certain nombre de vignerons sont bio à la vigne et à la cave. Des vignerons ne le sont pas à la cave, d’où la nécessité d’adopter tout comme à la vigne, un itinéraire technique en cave labellisé bio. Trop nombreux sont ceux qui se soucient peu de l’impact réel d’une conversion en bio sur l’environnement et ne voient avant tout que le côté « business » de la conversion (ouverture de nouveaux marchés, prix de vente plus élevé…). C’est sur ce point qu’il faut travailler en espérant que les négociations entre les différents pays membres et la Communauté Européenne aboutissent afin de voir apparaître sur nos bouteilles un logo « vins bios ». En attendant, « raisins issus de l’AB » est indiqué sur les étiquettes, c’est toujours mieux que rien.

Un niveau général élevé
A la fin du salon, nous nous sommes rendu compte que la majeure partie des vins dégustés étaient d’un très bon niveau voire excellent. La région Languedoc Roussillon se transforme depuis plusieurs années, je pense que quelque chose est en train de se passer. Un élan général semble s’être mis en marche pour le plus grand plaisir des amateurs de vins bio.
De nombreux vins présents sur la boutique Midi-Vin ont été dégustés : des nouveaux millésimes, mais aussi ceux en vente actuellement. Tous les commentaires et impressions gustatives vous seront commentés dans les prochains articles.

Cette entrée a été publiée dans Actualités le par Caves Notre Dame.

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